Le président de la FIA, Mohammed Ben Sulayem, a pris position pour protéger les officiels contre la tendance croissante des abus en ligne liés à des commentaires négatifs de la part des concurrents. Cette décision fait suite à une enquête approfondie menée par la FIA, qui a établi un lien clair entre les commentaires critiques visant les commissaires de piste et une augmentation subséquente du harcèlement en ligne dirigé contre ces officiels.
Reconnaissant les implications sérieuses de cette tendance, l'instance dirigeante de la F1 a décidé de mettre à jour la définition de "conduite répréhensible" au sein du Code Sportif International (CSI) de l'institution. Ce changement fournit aux commissaires de piste des outils plus solides pour discipliner les concurrents dont les déclarations publiques pourraient provoquer une réaction hostile du public envers les officiels.
Déclaration de Mohammed Ben Sulayem sur les réseaux sociaux : "Dans le cadre de notre lutte continue contre les abus en ligne, des enquêtes récentes ont montré qu'il existe un lien direct entre les commentaires négatifs des pilotes et des membres d'équipe et une augmentation de la haine dirigée vers les officiels sur les réseaux sociaux. Lors du dernier Conseil Mondial du Sport Automobile, les membres ont approuvé un changement de la définition de conduite répréhensible au sein du CSI suite à des incidents où des membres éminents de notre sport ont tenu des propos envers les officiels incitant à l'abus. Ce changement garantira un soutien supplémentaire pour les Officiels et Volontaires de la FIA qui consacrent leur temps à améliorer notre sport, à le maintenir sûr et équitable. Nos commissaires doivent être prêts à faire preuve de force pour lutter contre cette forme d'abus, et ils ont mon entière soutien, ainsi que celui de notre Code Sportif International, lorsqu'ils prennent leurs décisions. Je les exhorte à montrer que la FIA ne permettra aucun abus de quelque nature que ce soit dans notre sport."
En donnant aux commissaires le pouvoir d'agir contre ceux qui franchissent la ligne, la FIA envoie un message fort selon lequel la responsabilité s'étend à tous les acteurs du sport, des pilotes aux directeurs d'équipe. Ce changement de politique survient à la suite de plusieurs incidents médiatisés où des concurrents ont publiquement attaqué les commissaires, entraînant une critique généralisée et, dans certains cas, des attaques ciblées en ligne.
Par exemple, lors du Grand Prix d'Abu Dhabi 2023, Sergio Perez de Red Bull a vivement critiqué les commissaires après avoir écopé d'une pénalité pour une collision avec Lando Norris, qualifiant la décision de "farce". De même, l'ancien directeur d'équipe de Haas F1, Guenther Steiner, a qualifié de manière désobligeante les commissaires de "profanes" après une pénalité infligée à son pilote Nico Hulkenberg pour une collision au premier tour plus tôt dans la même saison. En 2021, le directeur de l'équipe Red Bull, Christian Horner, s'est retrouvé dans une situation délicate après avoir blâmé un "commis de piste indiscipliné" pour une pénalité imposée à Max Verstappen lors du Grand Prix du Qatar. Les remarques de Horner lui ont valu un avertissement formel de la FIA, mettant en évidence la tension croissante entre les concurrents et les officiels de course.
Le CSI mis à jour permet désormais aux commissaires de infliger des sanctions non seulement pour les actions en piste, mais aussi pour les commentaires après la course qui pourraient inciter à l'hostilité du public.